Quelques extraits du livre 1 des lettres à Lucilius de Sénèque.
Ces extraits sont issus de mes notes de lecture des lettres de Sénèque le Jeune à Lucilius, gouverneur de Sicile. Profondes et souvent drôles, d'excellents conseils antiques pour l'homme d'aujourd'hui
‣ Affirme ta propriété sur toi-même.
‣ Il est trop tard pour épargner quand on arrive au fond.
‣ Ce n'est pas seulement, en effet, la part la plus petite qui subsiste à la fin, mais la plus mauvaise.
‣ Il faut s'attarder et se nourrir auprès de génies choisis.
‣ Nous possédons l'autorité des vieillards, les défauts des enfants.
‣ Nul ne peut connaître une vie exempte de soucis s'il pense trop à la prolonger.
‣ Quiconque méprise sa vie est maître de la tienne.
‣ La colère des esclaves n'a pas abattu un plus petit nombre d'hommes que celle des rois.
‣ Le nom de philosophie, à lui seul, est suffisamment mal vu, même si on la pratique avec mesure : qu'en sera-t-il si nous commençons à nous écarter de l'usage des hommes ?
‣ À l'intérieur, que toute chose soit différente, que notre apparence s'adapte aux gens.
‣ Ils ne veulent rien imiter de nous, par crainte de devoir tout imiter.
‣ C'est la sobriété qu'exige la philosophie, non une punition ; or la sobriété peut ne pas se passer de peigne !
‣ Que la vie soit un dosage de bonnes mœurs et de celles de tout le monde.
‣ Grand est celui qui se sert de terre cuite comme si c'était de l'argenterie, mais n'est pas plus petit celui qui se sert de l'argenterie comme si c'était de la terre cuite ; c'est la marque d'une âme faible de ne pas pouvoir endurer la richesse.
‣ Tu cesseras [...] de craindre, si tu as cessé d'espérer.
‣ Les animaux fuient à la vue du danger ; après s'être enfuis, ils ne se font plus de souci ; nous, nous sommes torturés et par l'avenir et par le passé.
‣ Beaucoup [...] n'ont pas manqué d'ami mais d'amitié.
‣ Tu demandes [...] quel progrès j'ai fait ? J'ai commencé à être l'ami de moi-même.
‣ Tu demandes ce que tu devrais décider avant tout d'éviter ? La foule.
‣ La fréquentation du grand nombre est notre ennemie.
‣ Le matin, c'est aux lions et aux ours qu'on jette les hommes, à midi, c'est à leurs propres spectateurs !
‣ L'issue, c'est la mort des combattants.
‣ Pourquoi être si peu hardi à tuer ?
‣ Les mauvais exemples retombent sur ceux qui les donnent !
‣ Ne te fais pas semblable aux mauvais parce qu'ils sont en nombre.
‣ Rentre en toi-même autant que tu peux ; fréquente ceux qui te rendront meilleur.
‣ Il n'est personne qui puisse te comprendre.
‣ J'ai assez [...] de peu de gens, assez d'un seul homme, assez d'aucun.
‣ Mépriser le plaisir qui vient de l'assentiment du plus grand nombre.
‣ Le gibier et le poisson aussi sont dupés par quelque espérance qui les amuse.
‣ Lequel d'entre vous qui voudra passer sa vie en sûreté évitera le plus possible ces bienfaits pleins de glu qui, pour notre plus grand malheur, nous trompent aussi par ce leurre : nous croyons les posséder, nous y sommes collés.
‣ Un homme est aussi bien protégé par le chaume que par l'or.
‣ Les biens fortuits ne doivent pas compter dans notre avoir.
‣ Le sage se contente de lui, ce n'est pas qu'il veut être sans ami mais qu'il le peut.
‣ Il est plus agréable de peindre que d'avoir peint.
‣ N'est pas heureux celui qui ne croit pas l'être.
‣ Il n'est personne parmi les hommes dénués de prudence qui doive être abandonné à soi-même.
‣ L'espérance est le nom d'un bien incertain.